« […] Le premier patron est Saint Martin, évêque de Tours, le second est Sainte Barbe qui protège contre les éclats de la foudre. Dans les chapelles, l’autel du midi est dédié à la très Sainte Vierge, celui du Nord a pour patron Saint Jouvin, invoqué par quantité de pèlerins contre les fièvres troublantes et par l’atelier des maçons de Coutances au nombre de cent vingt ; tous les ans, au jour de l’Ascension, la première messe est chantée à leur intention d’après une autorisation spéciale de Monseigneur l’évêque de Coutances. »
(Extrait du registre paroissial de l’abbé Billard (1844-1888), Bulletin diocésain, mai 1973 : CF Dossier communal AD50)
Bricqueville et le culte de Saint Jouvin
« Selon la légende, Saint Jouvin, maître maçon, très habile au travail, dirigeait les travaux de la Cathédrales de Coutances. Les travaux achevés, du haut de la Cathédrales, il aurait lancé son marteau de tailleur de pierre, en direction de la mer, celui-ci serait tombé à quelque distance de ce qui est aujourd’hui le bourg de Bricqueville. Une chapelle y a été élevée qui est aujourd’hui transformée en grange.
Pour voir ce qu’il reste, le visiteur est invité à prendre la D74 en face du commerce ″Au bon Jambon″ et à la suivre pendant deux kilomètres.
Le culte de Saint Jouvin est toujours très vivant dans la paroisse où il est invoqué tout particulièrement pour guérir l’eczéma.
Depuis 1975, Saint Jouvin est fêté fin mai ou début juin, ce qui est tant une cérémonie religieuse qu’une fête populaire. »
(Extrait fiche paroisse / CPAH).
Accéder à l’historique de l’église
Description
En partie d’après : Fiche paroisse (avec corrections FL).
La fiche reprend des éléments de la fiche église CPAH et d’après Clare Lemoussu (AOA).
Architecture
L’église a la forme d’une croix latine.
A l’extérieur on remarque que les murs de la nef ont été repris en plusieurs parties dont quelques-unes présentent une maçonnerie en arrête de poisson ; dans le mur nord, une fenêtre en plein cintre aujourd’hui bouchée, atteste également une construction primitive remontant au 11e ou au 12e siècle.
« Les murs de la nef ont été repris en plusieurs parties ; cependant on y remarque encore des assises de maçonneries en arrête de poisson et il y a dans le mur septentrional une petite fenêtre cintrée aujourd’hui bouchée. » (Renault, 1852)
La nef est précédée d’un rustique clocher-porche gothique couvert d’un toit en bâtière. Il faut remarquer le beau portail, décoré d’un linteau tribolé.
« Une tour carrée dont le toit est à double égout, précède l’église. Ses contre-forts peu saillants et son étage inférieur peuvent dater de la fin du XIIIe siècle. » (Renault)
Le chœur, terminé par un chevet à pans coupés, et les deux chapelles latérales formant transept sont le fruit d’un remaniement du 18e siècle.
« Le chœur se termine par un mur à pans coupés. » (Renault)
L’intérieur et le mobilier
Sur une pierre tombale, on lit l’inscription suivante :
CY GIST LE CORPS DE Me NICOLAS GAMBILLON, NATIF DE CE LIEU, PRETRE, AGE DE 65 ANS, DECEDE LE 27 SEPTEMBRE 1758. PRIEZ DIEU POUR LUI.
L’autel, de style baroque, est orné de deux anges.
Au-dessus, le tabernacle-ostensoir date de la fin du 18e siècle.
Quatre statues des 16e et 18e siècles ornent l’église :
- Saint MARTIN, patron de la paroisse
- Sainte BARBE, en bois polychrome du 18e siècle
- Saint JOUVIN, pierre polychrome du 16e siècle. La statue est surmontée d’un beau vitrail, racontant la légende de saint Jouvin.
- Sainte MARTHE, pierre calcaire du 16e siècle
De plus, dans la nef, remarquer le Christ du 18e siècle, et, dans le bas de l’église, la cuve baptismale.
Les vitraux, dons de familles bricquevillaises, retraçant la vie du Christ et de la Vierge Marie, datent du début du 20e siècle (1903-1929) et ont été réalisés par la maison MAZUET de Bayeux.
(PAH Coutances – François LATY)